Si dans l’histoire il a fallu attendre le XVIIe siècle pour que les activités des philosophes et des hommes de science deviennent distinctes et se diversifient, l’unité de la raison a toujours exigé que l’on établisse des ponts entre les deux disciplines, et ceci au-delà de leurs méthodes et de leurs langages spécifiques. De ce fait, la réflexion philosophique sur la nature et la portée des sciences expérimentales s’est progressivement élargie et l’interprétation des nouveaux apports scientifiques a conduit à approfondir des notions métaphysiques sur les entités matérielles et la portée des représentations théoriques.
Dans notre exposé nous considèrerons la science en tant qu’activité humaine visant des buts établis, qui emploie des méthodes spécifiques pour les atteindre et qui débouche sur des résultats qui progressivement composent, après une analyse critique, le contenu objectif de nos connaissances. On considèrera pour chacune de ces facettes leur impact en philosophie, à savoir : en anthropologie pour ce qui concerne la finalité, en épistémologie pour ce qui concerne les méthodes et en ontologie pour ce qui concerne le contenu. On s’appliquera à montrer comment pour chacune d’elles, la science prend racine dans des présupposés philosophiques, mais aussi, fournit des retours qui permettent d’affiner ces présupposés, de les élargir et finalement d’en justifier l’emploi.
In fine, on pourra retenir comment les sciences et la philosophie sont plus radicalement séparées par une différence de point de vue, voire de niveau d’abstraction que par une diversité de contenus.