Au début de janvier 2006, Philippe Malburet, président des Amis du planétarium d'Aix-en-Provence – APAP, créée en 1989 et forte d'une centaine d'adhérents – présentait un bilan flatteur pour son association.

Estimant que cette dernière, installée au parc Saint-Mitre, dans un bâtiment provisoire, était arrivée à sa capacité d'accueil maximale, il manifestait son souhait de changer d'air : « Ce bâtiment est difficile à chauffer l'hiver, et à rafraîchir l'été. Ce que j'espère, c'est que Maryse Joissains accordera assez d'intérêt à ce que nous avons fait pour nous proposer un bâtiment en dur. Nous en avons discuté avec elle, elle nous a affirmé que ce ne serait pas pour ce mandat, mais pour le suivant ». Aujourd'hui, les membres de l'association font grise mine et annoncent l'éventualité de la fermeture du planétarium. Que s'est-il passé en quatorze mois ? Rien, justement.

Pierre Fernandez, l'un des fondateurs de l'association, affirme : « Nous allons sans doute fonctionner jusqu'en juillet. Et après, si nous n'avons pas de solution sérieuse, financée, nous serons obligés de fermer. Ce n'est pas un ultimatum mais nous ne pouvons plus répondre à la demande, et il est hors de question de faire du mauvais travail ». L'association reçoit déjà un financement public d'environ 8000 € par an. Mais ce qu'elle souhaiterait, en sus, c'est le financement d'un permanent à mi-temps.

Pierre Fernandez l'estime, grosso modo, entre 12 et 15000 €, charges comprises. « Nous avons eu des promesses de plusieurs adjoints de la municipalité mais elles ne se sont jamais concrétisées ». Les bénévoles s'épuisent à assurer toutes sortes d'animations. Et actuellement, en terme d'emplois salariés, l'APAP ne peut compter que sur une étudiante, rémunérée pour deux heures par semaine. L'assemblée générale de l'association, le 24 mars, devrait permettre d'en savoir un peu plus sur l'avenir de ce lieu de culture scientifique et technique. Une culture qui en vaut bien d'autres.

Réactions

Les Amis du planétarium accueillent 4000 visiteurs par an, depuis les enfants des écoles jusqu'aux retraités de l'université du temps disponible. Ils organisent des expositions et mettent également sur pied des conférences, ainsi que des manifestations ouvertes au public lors d'événements célestes, comme la récente éclipse de Lune.

À la suite de l'article intitulé « Le planétarium va-t-il fermer ses portes ? », paru samedi dernier, Philippe Malburet, le président des Amis du planétarium d'Aix-en-Provence, nous adresse le courrier suivant : « J'ai lu avec intérêt l'article que vous avez consacré au Planétarium. Je vous en remercie. Comme vous l'avez compris, le Planétarium traverse depuis quelques mois une période d'inquiétudes quant à son avenir. Il est bon que, par votre intermédiaire, une sonnette d'alarme soit tirée. J'éprouve les plus grandes difficultés à rencontrer l'élu qui est en charge du dossier du Planétarium (…). J'ai cependant une petite remarque à formuler concernant un chiffre donné dans votre article : c'est celui caractérisant le montant des subventions que nous recevons annuellement. En 2006, pour le fonctionnement, nous avons reçu en tout deux subventions : 1500 € de la ville d'Aix et 3000 € du conseil général. Ce qui représente un tout petit peu plus que la moitié des 8000 € que vous avez cités : ce dernier montant concernait ce que nous avons obtenu globalement en 2005 pour le fonctionnement, une manifestation exceptionnelle (Jules Verne) et de l'équipement (conseil général et conseil régional). Régulièrement, depuis plusieurs années, nous recevons en fonctionnement 1200 € de la ville et 3000 € du département. Il me semble souhaitable que vous publiiez une mise au point pour qu'aucun des lecteurs de La Provence ne s'imagine que, bien que recevant une subvention royale de 8000 €, nous soyons dans l'obligation de penser à fermer en juillet prochain. »

Paru le 18 mars 2007