"La Terre primitive était similaire à Mars"
La conférence animée par trois scientifiques à la fondation Vasarely a attiré un public fourni, curieux de comprendre la création de la vie dans l'univers.
La Fondation Vasarely a accueilli récemment trois scientifiques de renommée internationale, pour une conférence au sommet. Elle proposait de faire un point sur les connaissances scientifiques actuelles à propos des conditions la naissance de la vie dans l'univers.
Le sujet était rassembleur : plus d'une centaine de personnes avaient bravé les intempéries ce jour-là pour se rendre au centre d'art cinétique et assister à cette conférence à trois voix. Invités par les Amis du Planétarium d'Aix-en-Provence, trois éminents chercheurs ont distillé, durant plus d'1h30, leur savoir et leurs théories sur l'apparition du vivant sur Terre et la possibilité d'un phénomène similaire sur une autre planète.
Marie-Christine Maurel, spécialiste de l'évolution moléculaire et des origines de la vie, a ouvert le bal en balayant une très grande partie de l'histoire de notre planète. Du Big Bang à ses conséquences, en passant surtout par l'apparition des micro-organismes et des premières cellules vivantes, la scientifique a mené l'assistance « aux frontières du vivant » pour analyser les conditions de l'émergence du vivant sur Terre. Frances Westall, géologue et directeur de recherche au département exobiologie du CNRS d'Orléans, a ensuite fait voyager les spectateurs vers la « Terre primitive ». « Une planète sans continents, volcanique, où l'atmosphère est dénuée d'oxygène. Les conditions de vie pour nous étaient impossibles. C'était une autre planète, dont l'environnement était similaire à Mars. »
Ainsi, l'évolution de la vie telle que l'a connue la Terre est-elle possible ailleurs ? Alessandro Morbidelli, planétologue, astrophysicien et membre du projet Curiosity – un programme qui a envoyé un robot sur mars, l'été dernier – a livré une vision somme toute pessimiste. En décrivant la genèse d'une planète habitable et l'exceptionnelle « destinée » de la Terre et du système solaire, il a jeté un froid sur la possibilité d'un scénario similaire, ailleurs, dans l'espace. La Terre ayant bénéficié d'une combinaison de phénomènes très chanceuse, l'existence d'une autre planète, habitable, est peu probable à ses yeux.
A.R.