La Provence – 20 novembre 2014

La Provence - 20/11/2014
Aix-en-Provence
Les dernières nouvelles de Rosetta au Planétarium
On les aura ce soir avec une conférence d’Olivier Groussin qui travaille sur les données capitales que la sonde et son robot Philae renvoient actuellement de la comète Tchouri.

Depuis R2-D2 de Star Wars aucun robot n’avait été aussi populaire que Philae. En se posant le 12 novembre sur une comète fendant l’espace (64 000 km/h) à 500 millions de kilomètres de chez nous, le complice de la sonde Rosetta a affolé les médias. Son score sur Twitter a ridiculisé celui de Kim Kardashian posant nue en couverture du magazine Paper. L’humanité garde donc un peu de bon sens. À la clé des données sur la comète Tchouri, que Philae transmet via Rosetta : rien de moins que les origines du système solaire et de la vie !

Le Laboratoire d’Astrophysique de Marseille (LAM) participe à cet exploit au long cours de la sonde Rosetta et de son atterrisseur Philae, lancés vers la comète par une fusée Ariane en 2004, après une aventure technologique débutée en 1993 par l’Agence Spatiale Européenne. Des scientifiques du LAM ont conçu la caméra HD Nac, l’un des instruments de Rosetta, chargé de caractériser les propriétés physiques de la comète. L’astronome Olivier Groussin fait partie de cette équipe qui s’attelle désormais à traiter les données. Ce soir il donne une conférence, nourrie des dernières infos, au Planétarium d’Aix, lequel avait déjà proposé au public les images historiques de l’arrivée de Philae sur Tchouri.

Que va-t-on apprendre ce soir ?

« Trois volets sont prévus. Je peux répondre à des questions très précises sur la mission Rosettta et sur Philae qui a quitté cette sonde pour se poser sur Tchouri le 12 novembre dernier, mais il faut mettre tout le monde à niveau. Le premier volet explique l’intérêt général d’étudier les comètes. Ce sont des témoins de la naissance du système solaire, dû à l’effondrement gravitationnel d’un nuage moléculaire géant, il y a 4,6 milliards d’années. Les gros agglomérats de gaz et poussières ont généré les planètes et les petits, les astéroïdes et les comètes. »

Lesquelles auraient apporté les éléments de la vie sur Terre, ainsi que l’eau de notre planète… Et quid du volet 2 ?

« Essentiellement des images HD de la comète prises par la caméra Nac couplée à une autre pour former l’instrument Osiris. Entre 1994 et 2004 où elle a été réalisée à Marseille en partenariat avec un département d’Airbus, je finissais ma thèse. Là, je travaille sur les données récoltées et il y a de quoi s’occuper quelques dizaines d’années. Nac observe le noyau de Tchouri qui est constitué de poussière et de glace, comme les processus de son activité quand elle se rapproche du soleil, que la glace fond et émet du gaz. Tchouri a une orbite allongée. Au plus près, elle est à la même distance du soleil que la Terre et au plus loin, que Jupiter. Cela génère de grandes amplitudes thermiques et donc de l’activité. In fine ces images qui arrivent petit à petit vont nous renseigner sur l’origine de cet objet et comment il s’est formé. »

Et pour conclure dans le 3e volet ?

« Il racontera l’atterrissage de Philae. Lequel a réalisé 90% des expériences scientifiques prévues dont des forages. Pour le résultat des analyses, il faudra cependant encore attendre. »


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