Articles de presse
En langage internet, on appelle cela un "hoax" — soit un canular diffusé en masse : ce soir, Mars ne gonflera pas à vue d'œil.
"Le 27 août prochain, à minuit 30 minutes, regardez dans le ciel. La planète Mars sera la plus brillante dans le ciel étoilé. Elle sera aussi grosse que la pleine lune, bien que Mars sera (sic) à 34,65 millions de miles de la Terre. Soyez donc certains de ne pas manquer cet événement… Cela nous apparaîtra, à l'œil nu, comme si la Terre possédait deux lunes ! La prochaine fois que cet événement se reproduira est prévue pour l'année 2287. Partagez cette information avec tous vos amis car PERSONNE en vie aujourd'hui ne pourra voir cela une seconde fois…"
Voilà le texte qui circule actuellement sur vos mails, en général relayé par des amis qui ne veulent pas vous voir passer à côté de cet événement galactique.
Mais chacun sait — ou devrait savoir — qu'Internet est tout, sauf une source fiable d'information. Philippe Malburet et Gérard Vidal, responsables du Planétarium Peiresc, à Aix, démontent ce cas d'école.
"Bien entendu, affirment-ils, tout est faux. D'abord parce que Mars ne peut jamais être aussi grosse que la Lune. En effet, au mieux, c'est-à-dire quand la Lune est au plus loin de la surface de la Terre (407 000 km), la Lune paraît au moins 70 fois plus grosse que la planète Mars." Ce qui ne sera même pas le cas ce soir, puisque, disent-ils, "le 27 août 2009, Mars apparaîtra 315 fois plus petite que la Lune". Et de toute façon, ce même soir, "la Lune et Mars ne pourront pas être observées simultanément, car elles seront situées dans des directions différentes dans le ciel". Donc il est inutile, ce soir, d'écarquiller les yeux et de se tordre le cou : il ne se passera rien de particulier. "Ce document, conclut Philippe Malburet, peut être diffusé autour de vous, sans aucune restriction. On verra bien si le taux de diffusion atteint ou non celui qu'a connu le message-canular auquel il répond". Certains croient parfois au ciel. Les responsables du planétarium rappellent qu'il faut aussi parfois douter des messages évoquant ce dernier.
Paul-Henry Fleur