Peyresq ou Peiresc ?

PLAN

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Le Village

Dans le département des Alpes de Haute Provence, non loin d’Annot, de Colmars-les-Alpes ou encore d’Allos, se trouve, sur le versant sud au-delà de la Colle St Michel, un petit village au nom de Peyresq.

Il s’agit du village dont Nicolas-Claude Fabri était le seigneur. À son époque le nom du village s’orthographiait Peiresc. Ce bien lui fut transmis par sa mère Marguerite de Bompar, qui en avait elle-même hérité de sa propre mère, Delphine Rozier, dame de Peiresc.

À la Révolution il fut décidé de modifier l’orthographe de certains noms de lieu correspondant à des noms de famille de la noblesse. C’est ainsi que, depuis, le village s’orthographie Peyresq, alors que le seigneur (qui n’eut pourtant aucun descendant) continua d’être dénommé Peiresc.

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Brève histoire de Peyresq

Localisation

Situation du village de Peyresq. Doc. APAP

Peyresq est actuellement un village de moins d’une dizaine d’habitants permanents ; il est situé, à 1526 m d’altitude, sur un éperon rocheux dominant la vallée de la Vaïre, petite rivière qui prend sa source sur son territoire et se jette dans le Var.

Peiresc n’est jamais allé dans le village dont il était le seigneur. On trouve cependant dans ses manuscrits (conservés à la Bibliothèque Inguimbertine de Carpentras) une carte localisant son village, Allos, Colmars et Entraunes, ainsi que les lacs de Lignin et d’Allos.

Manuscrits : dessin de la main de Peiresc situant son village. On notera que si les latitudes sont à peu près correctes, il n’en est rien des longitudes encore mal connues au début du XVIIe siècle. Cl. APAP

Le nom apparaît dès 1042 sous la forme Peirets (pour pierreux), donné à un château bâti à la Colle-St-Michel pour protéger le territoire contre d’éventuels envahisseurs sarrazins venant de la Garde Freinet.

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La seigneurie

Une enquête datant de 1252 indique : « L’ancien castrum de Peyresq, ainsi probablement qu’une partie du bourg de St-Michel qui se trouve sur le même territoire, sont dépeuplés en faveur d’une ville neuve créée vers 1232 par le comte (Raymond Béranger V, comte de Provence ; ndlr) sur le site actuel de Peyresq ». Béranger va être aidé dans sa tâche par Romée de Villeneuve que l’on retrouve dans la généalogie de Nicolas-Claude (branche paternelle). La famille de ce puissant seigneur détiendra le fief de Peyresq jusqu’à la Révolution. Le titre de Dame de Peiresc fut porté par plusieurs ancêtres féminines successives de Nicolas-Claude.

En cette période troublée par les conflits territoriaux opposant le comte de Provence et le duché de Savoie (qui deviendra au XVIIe siècle le royaume de Piémont-Sardaigne), Peyresq fut une véritable marche frontière, cette dernière passant par les lacs de Lignin. La vallée du Verdon était alors coupée en deux : d’une part Annot et la vallée de la Vaïre demeurèrent provençales, d’autre part Allos, Colmars-les-Alpes et Barcelonnette devinrent savoisiennes. À l’est, la frontière était matérialisée par le fleuve Var. Deux délégués d’Annot furent désignés pour représenter le territoire au Parlement d’Aix : l’un pour Annot, l’autre pour six villages alentours dont Peyresq.

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Les temps modernes

À la suite de la Révolution, la France fut découpée en départements et Peyresq rattaché à Annot, donc aux Alpes Maritimes. Cette situation dura jusqu’au début du XIXe siècle, lorsque ce fut au canton de St-André-les-Alpes que Peyresq et la Colle-St-Michel furent rattachés, intégrant ainsi le département des Basses Alpes.

En novembre 1964 Peyresq fusionne avec la commune de la Colle-St-Michel. Cette nouvelle commune, du nom de St-Michel-Peyresq, ne resta pas longtemps en place : en mars 1974 elle fut rattachée à Thorame-Haute, dans le département des Alpes de Haute Provence qui est le nouveau nom des Basses Alpes depuis 1970. Désormais il n’existe plus de mairie à Peyresq.

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Le renouveau

Au cours d’un voyage dans le sud de la France en 1952, Georges Lambeau, professeur d’architecture et directeur de l’Académie des Beaux Arts de Namur, tombe sous le charme de Peyresq : il était à la recherche d’un lieu qui pourrait accueillir des étudiants pour les « retremper, au moins une fois l’an, dans un climat vivifiant au sein de beautés naturelles et d’autres dues aux activités humaines. »1 Il s’ouvre de son projet à son ami Antoine Smets, autre universitaire belge et, à eux deux, créent une association dénommée Pro Peyresq dans le but « d’apprendre à des jeunes intellectuels la valeur, les satisfactions et les fatigues du travail manuel. »

C’est le point de départ d’une véritable renaissance du village. Plusieurs université belges, dont l’ULB (Université Libre de Belgique) rachètent les maisons délaissées pour les restaurer et en faire des lieux de vie confortables propices à l’étude. Depuis, les mois d’été voient se mettre en place des stages, des colloques, des activités culturelles variées.

En 1978, à l’occasion du quatre centième anniversaire de la naissance de Peiresc, une nouvelle association belge, l’ABSL Nicolas-Claude Fabri de Peiresc (Association Européenne pour la culture et l’humanisme artistique et scientifique) est créée par l’épouse d’Antoine Smets, Mady Smets-Hennekine. Chaque année cette association publie un programme d’activités pour la période allant de mai à septembre.

(1) extrait d’une brochure intitulée « les arts et les artisanats d’art à Peyresq ».

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Poème en l’honneur de Peyresq

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Quelques photos de Peyresq

Vue générale de Peyresq. Cl. PhM
Place du village. Cl. PhM
Maison natale de Marius Mayen, maintenant baptisée Maison Leonardo da Vinci. Cl. PhM
Vue de la maison natale de M. Mayen avant sa rénovation (et l’ajout d’un étage). Cl PhM

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Le planétarium Peiresc à Peyresq

Le Planétarium Peiresc est venu faire des animations et une conférence à Peyresq, en juillet 2009. La coupole mobile avait été installée dans l’église : il avait fallu repousser tous les bancs pour qu’elle puisse entrer !

Coupole mobile du Planétarium Peiresc. Cl. PhM

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Retour salle Peiresc

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