Peiresc, savant universel

PLAN

Peiresc historien
De bien curieux poissons
Les pluies de sang

Peiresc physiologiste :
=> les veines lactées
=> fonctionnement de l’œil
Peiresc naturaliste :
=> l’éléphant de Belgentier
=> l’alzaron
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Peiresc historien

La numismatie

Très tôt l’histoire fut un des sujets privilégiés par Peiresc. Sa passion débuta avec des pièces de monnaie qui lui furent remises par son entourage. Tout a commencé du fait d’un sou d’or d’Arcadius trouvé à Belgentier et dont il déchiffra les légendes.

Sou d’Arcadius

Puis, à l’occasion de chacun de ses déplacements, il s’en procura de nouvelles, soit en les achetant, soit en les recevant comme cadeaux (comme ce fut le cas à Beaumont lors de son voyage en Flandre). Il fut ainsi l’objet de convoitises, dont celle d’un certain Le Gascon qui lui déroba 49 monnaies d’or impériales romaines. Ce vol ne sera cependant pas le seul.

Lorsqu’il séjourna à Paris, entre 1616 et 1623, il dû revenir précipitamment à Aix en raison de l’état de santé de son père et constata que son médailler d’ébène avait été délesté de très nombreuses monnaies, pour un montant de deux mille écus d’or.

Son cabinet de curiosité comptait plusieurs médaillers et l’on estime à près de 18 000 le nombre de pièces ou médailles en sa possession au moment de sa mort. Malheureusement, son neveu Claude dilapida dans vergogne.

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De bien curieux poissons

À Montpellier, après son retour d’Italie, toujours à l’affût de curiosités, il eut l’occasion de voir des poissons dont les écailles étaient lumineuses. Il en amena au cabinet de Pacius. Voici ce qu’en dit Gassendi : « il les recueillit et les introduisit clandestinement dans le musée de Pacius ; puis y étant entré avec lui, il éteignit à dessein la chandelle qu’il portait devant lui, afin qu’on déterminât la cause du phénomène. Pacius ayant été d’abord effrayé, puis admiratif, d’une telle lumière, évoqua une chaleur émanant de la décomposition ; mais Peiresc demanda pourquoi on ne sentait de la chaleur ni dans ces écailles ni dans les bois pourrissants, pourquoi des granges qui chauffent par décomposition, et aussi de la chaux mouillée, et d’autres matières spécialement chaudes, ne produisaient pas de la lumière, pourquoi, si les vers luisants luisent par chaleur, ne brillent pas aussi tous les autres animaux tellement plus chauds que ceux-ci. »

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Les pluies de sang

Un phénomène l’intrigua particulièrement. Des paysans de Lambesc s’étaient émus de traces rouges apparaissant parfois sur certains murs et qui évoquaient du sang. On parlait de « pluies de sang », mais ces manifestations présentaient des aspects fort curieux : on ne les observait pas partout. Peiresc interrogea ceux qui les avaient vues car il ne croyait pas aux explications qui avaient cours les attribuant à des exhalaisons produites par des démons ou autres spectres. Peiresc finit par découvrir, par le plus grand des hasards que des chrysalides de papillons qu’il avait conservées dans une boîte avaient, au moment de l’éclosion, laissé des gouttes rougeâtres dans le fond de la boîte.

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est 1024px-Pluie_de_sang_en_Provence_1608-950x1024.jpg.Dans le territoire de Paris, il tomba des nuages une pluie de sang véritable : beaucoup de gens la reçurent en leurs vêtements, et elle les souilla de telles taches qu’ils s’en dépouillèrent avec horreur. Le même prodige se manifesta en trois endroits du territoire de cette cité.
Grégoire de Tours en 582
Pluies de sang en Provence en juillet 1610. Cl. Wikipedia

À la même époque, un humaniste flamand connu et ami de Peiresc, Godfried Wendelen (Herck, 1580 – Gand, 1667), fit les mêmes observations en Provence et à Bruxelles.

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Peiresc physiologiste

Les veines lactées

Peiresc avait reçu, en 1628, un ouvrage de Gaspard Aselli, habitant Pavie, dans lequel étaient décrites les veines lactées découvertes chez le chien. Il s’agit des vaisseaux chylifères transportant le chyle (mélange de graisses et de sucs digestifs) absorbé, au moment de la digestion, par l’intestin grêle pour le conduire dans la circulation sanguine. Ce système de vaisseaux gonfle au moment où le chyle est transporté et devient visible. Comment faire pour vérifier si un tel système existe aussi chez l’homme ?

Profitant de son statut de conseiller au Parlement, Peiresc utilisa l’opportunité présentée par un condamné à mort, en 1634. Il obtint qu’avant l’exécution de la peine, le condamné bénéficie d’un repas copieux. Une fois le condamné exécuté (par pendaison), il fit procéder, sous sa conduite, à une autopsie réalisée par des médecins. Ainsi, Peiresc est le premier à avoir mis en évidence la circulation chylifère chez l’homme.

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Étude de l’œil

Parmi les sujets qui ont intrigué Peiresc se trouve le fonctionnement de l’œil. Il va, à de nombreuses reprises, disséquer des yeux d’animaux différents. Il en conclura que tous fonctionnent de la même manière.

Il fait, sur lui-même des expériences sur la persistance des images. Requier dit en particulier : « Il éprouva mile fois qu’après avoir regardé une fenêtre formée de barreaux de bois et de carrés de papier, il portait une image empreinte dans les yeux ; avec cette différence néanmoins que, s’ils étaient fermés, il lui semblait voir les barreaux obscurs et les carreaux blancs, tels qu’il les avait vus les uns et les autres, et que si les tenant ouverts il regardait une muraille, il voyait alors les carreaux obscurs et les barreaux de la blancheur de cette muraille. »

Par contre, pour ce qui concerne le redressement des images, Peiresc n’est pas capable d’en comprendre correctement le mécanisme. Il dit en particulier, dans une lettre à Gassendi ‘datée du 2 février 1634) : « Je résous donc selon la faiblesse de mon petit jugement que c’est en cet endroit-là (dans l’humeur vitrée, entre rétine et cristallin) que se réunissent et se redressent les images pour notre vue. […] Je m’imagine que ce soit l’esprit vital, pour ne pas dire l’âme, qui s’insinue dans l’œil par le nerf optique. » À la décharge de Peiresc, il importe de dire que le phénomène du redressement des images fut long à être correctement compris.

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Peiresc naturaliste

L’éléphant de Belgentier

Apprenant qu’un éléphant avait été débarqué à Toulon, Peiresc le prit en pension pendant quelque temps à Belgentier. Ce fut pour lui l’occasion de l’étudier. Ainsi, avec la complicité du cornac, il plongea son bras dans la gueule de l’animal afin d’en retirer une empreinte des dents.. Il fut ainsi en mesure d’assurer qu’une molaire qui lui avait été transmise comme appartenant à un géant était en réalité celle d’un éléphant.

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L’alzaron

En 1634 Peiresc reçut par l’intermédiaire de l’un de ses correspondants en Afrique, un animal que Gassendi qualifie comme étant « le plus grand et le plus beau des animaux » qui lui furent rapportés : l’alzaron. La tête et la queue ressemblaient à celles d’un taureau alors que le reste du corps laissait penser à celui d’un cerf. Il l’étudie, comparant par des expériences physiques la peau de cet animal avec celle du cerf.

Dessins de l’alzaron figurant dans les manuscrits de Carpentras. Cl APAP

Cet animal, sans doute aujourd’hui disparu, était destiné au cardinal Barberini. À regret, après l’avoir hébergé vivant chez lui, Peiresc le fit rendre au cardinal et demanda auparavant à un dessinateur flamand de ses amis, Mathieu Frédeau, d’en faire plusieurs croquis qui figurent dans les manuscrits de Carpentras.

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